Le 13 octobre 1909, Francisco Ferrer y Guardia tombait sous les balles de ses assassins monarchistes et cléricaux au fort de Montjuich, sur les hauteurs de Barcelone. En France, comme dans de nombreux pays d’Europe, des dizaines de milliers de manifestants ont déferlé dans les rues pour protester contre l’exécution, à l’issue d’un procès inique, d’un militant de l’éducation populaire, de la lutte contre le cléricalisme, du combat pour la République, pour l’émancipation sociale et pour la paix. En France et en Belgique, Ferrer était aussi un porte-parole de l’internationalisme et de la Libre Pensée, à laquelle il avait adhéré en 1890. Ces manifestations de 1909 à Paris (plusieurs cortèges, dont le plus important, le 17 octobre, réunit 60 000 personnes), Bruxelles, Anvers, New York, Lisbonne, Saint-Petersbourg, Rome, Turin, Genève... marquent les esprits. En Argentine (20 000 manifestants), quatre jours de grève générale s’ensuivent, et un arrêt de travail d’une journée est organisé à Mo